Traiter et se débarasser du cancer de la thyroïde

Les traitements existants
Le traitement du cancer de la thyroïde a pour objectif la guérison du patient, l'amélioration de sa qualité de vie et la prévention des complications.
Il fait appel à la chirurgie (pour enlever tout ou partie de la thyroïde) et à l'irathérapie, une forme de radiothérapie (rayons ionisants) agissant directement dans les cellules de la glande. Rarement, un traitement par radiothérapie externe est également administré. Des thérapies ciblées (destinées à freiner la prolifération des cellules cancéreuses) sont aussi à l'étude dans le cadre d’essais cliniques.
Comme pour les autres cancers, le traitement repose sur un ensemble de protocoles codifiés, qui sont adaptés aux particularités du patient. Il est administré dans des centres de lutte contre la maladie, accrédités par l'Institut national du cancer (INCa). De plus, les formes médullaires et anaplasiques, ainsi que les formes folliculaires résistantes aux traitements, sont prises en charge par des établissements spécialisés dans le traitement des cancers rares.

La chirurgie dans le traitement du cancer de la thyroïde

Le traitement des cancers de la thyroïde consiste d'abord à retirer la glande. Cette intervention peut se faire en deux étapes :
  • On effectue l'ablation d'un premier lobe pour examen microscopique (et pour déterminer le stade d'évolution de la tumeur).
  • En fonction du résultat, on réalise l'ablation du deuxième lobe.
Ces deux étapes peuvent avoir lieu lors d'une seule intervention (la thyroïde est examinée pendant l'opération) ou lors de deux opérations successives. Si la tumeur est petite et située au centre de l'un des deux lobes, le chirurgien peut décider de laisser l'autre en place. Lorsque les ganglions lymphatiques voisins sont atteints, le chirurgien les retire (curage ganglionnaire).
L'ablation de la totalité de la thyroïde impose au patient de prendre des hormones thyroïdiennes toute sa vie. La posologie de ce traitement est fonction du stade d'évolution et du risque de rechute.

Les complications du traitement chirurgical du cancer de la thyroïde

Elles peuvent être de plusieurs ordres, à savoir :
  • une irritation transitoire ou des dommages des nerfs qui innervent les cordes vocales, d'un ou des deux côtés de la gorge, se traduisant par des problèmes de voix ;
  • des douleurs au niveau du cou ;
  • un fonctionnement insuffisant des glandes parathyroïdes, entraînant une concentration sanguine de calcium insuffisante. En effet, les quatre parathyroïdes, situées sur la thyroïde, doivent être séparées de celle-ci et laissées en place pendant l'intervention chirurgicale, mais ce n'est pas toujours possible.

Ablation de la thyroïde et grossesse

Si le cancer est découvert pendant la grossesse, l'ablation de la glande est possible pendant le deuxième trimestre, ou après l'accouchement. Ne plus avoir de thyroïde n'empêche pas d'avoir un enfant : il suffit d'adapter la posologie des hormones prescrites aux besoins de la mère (qui sont augmentés pendant la grossesse).

L’irathérapie et ses indications


L'irathérapie (également appelée « radiothérapie interne vectorisée par l'iode 131 ») est pratiquée après la chirurgie :
  • si le médecin estime que des cellules cancéreuses ont pu rester dans le corps et que le risque de rechute est élevé ;
  • si la présence de métastases est suspectée ou confirmée.
L'irathérapie consiste à administrer au patient de l'iode 131 (radioactif), par la bouche ou par injection. Ce traitement est précédé par la prise de médicaments destinés à augmenter fortement le taux de TSH (thyréostimuline) dans le sang. Si des cellules de la thyroïde sont restées dans le corps, la TSH les stimule et les pousse à accumuler l'iode radioactif administré. Les éventuelles cellules thyroïdiennes restantes concentrent ainsi la radioactivité, ce qui les détruit.
Selon la dose d'iode administrée, le patient peut être contraint de rester isolé dans une chambre d'hôpital spécialement équipée pour bloquer les radiations, pendant 2 à 5 jours. Au bout de 5 jours, la radioactivité a fortement diminué, et le patient peut sortir. Dans certains cas, l'isolement du patient n'est pas nécessaire. Il suffit qu'il évite les contacts prolongés avec les femmes enceintes et les enfants de moins de 15 ans, pendant une durée qui dépend de la dose d'iode administrée. Si le patient est une femme en âge de procréer, celle-ci devra utiliser des mesures de contraception efficaces pendant l'irathérapie, et tout au long des 6 mois qui suivent la fin de ce traitement.
Après une irathérapie, le médecin fait réaliser une scintigraphie. Cet examen permet de visualiser les cellules thyroïdiennes radioactives, qu'elles soient autour du site où se trouvait la thyroïde, ou au sein d'éventuelles métastases.
L'irathérapie présente plusieurs effets indésirables possibles, à savoir :
  • des nausées,
  • des difficultés à digérer,
  • une inflammation des glandes salivaires,
  • une sécheresse de la bouche et des yeux,
  • des troubles du goût et de l'odorat,
  • des douleurs au niveau du cou.

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