Lutte contre le cancer et amélioration de la qualité de vie

La lutte contre le cancer ne se limite pas aux traitements thérapeutiques à travers la chimiothérapie et la radiothérapie, mais il existe aussi des approches pour répondre  à l’impact de cette maladie, sur le bien-être émotionnel, mental et physique pour améliorer la qualité de vie des patients.

Placée sous le thème «Combattre le cancer, à notre portée», la Journée mondiale contre le cancer 2015, célébrée le 4 février, est aussi une opportunité pour rappeler et sensibiliser sur ces moyens et solutions afin de contribuer à faire baisser la  morbidité due à cette maladie. Comme il est aussi vital de sensibiliser sur la détection précoce, qui n’est pas hors de portée, il est également important d’exiger un traitement pour tous et une meilleure qualité de vie. «Les traitements  lourds administrés tout au long des soins ne sont pas sans conséquences néfastes sur l’état général du malade.
Même si cela nous apporte des résultats significatifs en termes de survie des patients, cela se fait au détriment de tout le reste, à savoir le physique, le moral et surtout la prise en charge de l’impact souvent handicapant et insurmontable pour les familles et les soignants», souligne l’OMS. Des axes aujourd’hui urgents à mettre en place et à adopter en termes de stratégies, sachant que le nombre de cas de cancer, prévoient les spécialistes, devrait augmenter à 22 millions au cours des deux prochaines décennies.
La réflexion est donc portée sur «l’idée de montrer comment ces quatre défis peuvent être relevés  à l’échelle mondiale d’ici à 2025», ajoute l’OMS. «Il est donc essentiel de donner aux gens les moyens de faire des choix sains et notamment de diminuer les facteurs de risque sociaux et environnementaux du cancer pour pouvoir atteindre le but mondial de réduction des décès prématurés dus aux maladies non transmissibles (MNT) de 25% d’ici 2025», a encore souligné l’OMS à cette occasion.
De la même façon, il est nécessaire  d’assurer la disponibilité et l’accès aux programmes de détection précoce du cancer afin de réduire de façon significative le fardeau du cancer pour tous les pays. «Tout le monde a le droit d’accéder à un traitement et à des services efficaces et de qualité, sur un pied d’égalité, quelle que soit sa situation géographique et sans souffrir de difficultés économiques par la suite», rappelle l’OMS. Une meilleure qualité de vie passe essentiellement par des soins palliatifs inexistants en Algérie.
Le plan national cancer 2015-2019 prévoit justement cet aspect qui est essentiel dans l’accompagnement global pour améliorer la qualité de vie du patient et de son entourage. «Ces soins actifs doivent être appliqués tôt au cours de la maladie, car ils peuvent  influencer de manière positive sur l’évolution  de la maladie et augmenter le taux de survie comme les autres traitements», préconise-t-on dans ce plan avant de préciser : «Pour être efficaces, les soins palliatifs doivent reposer sur une approche d’équipe de professionnels médicaux et paramédicaux, de travailleurs sociaux et le mouvement associatif».
La création des hôpitaux de jour de soins et d’hospitalisation à domicile (HAD) est donc encouragée puisqu’elle constitue une alternative efficace et moins coûteuse, «tout en permettant au patient de ne pas être déraciné de son milieu familial et de garder toute sa dignité», relève-t-on. Les soins palliatifs consistent à soulager plutôt qu’à guérir les symptômes provoqués par le cancer. «Les soins palliatifs peuvent aider les gens à vivre plus confortablement, il s’agit d’un besoin humanitaire urgent partout dans le monde pour les personnes atteintes de cancer ou d’autres maladies chroniques mortelles. Ils sont particulièrement nécessaires là où existe une forte proportion de malades à un stade avancé pour lesquels les chances de guérison sont très minces», nous a-t-on expliqué.
Et de préciser que les soins palliatifs permettent d’atténuer les problèmes physiques, psychosociaux et spirituels chez plus de 90% des malades du cancer à un stade avancé. Intervenant lors d’une journée d’étude consacrée à ce thème, le Pr Brouri, chef de service de médecine interne à l’hôpital de Bitraria, estime qu’il s’agit d’abord d’élaborer les textes réglementaires encadrant toute l’activité de l’hospitalisation à domicile, dont la prise en charge oncologique. Revenant sur l’expérience des HAD, le Pr Brouri a déploré le manque de paramédicaux.
«Ces équipes n’ont jamais pu dépasser 3 infirmiers pour 1 médecin, alors qu’il faut 10 infirmiers sachant qu’il s’agit de maladies lourdes et qui nécessitent souvent la mobilisation d’un paramédical pour un malade durant plusieurs heures», a-t-il indiqué et d’ajouter : «Nous avons failli à plusieurs reprises interrompre cette activité.» Tout en souhaitant un effort supplémentaire des pouvoirs publics et des organigrammes pour que l’expérience ne se transforme pas en soins à domicile uniquement.
Car des soins tels que la chimiothérapie orale est faisable à domicile dans le cadre de l’hospitalisation à domicile, seulement avec des préalables. «Ce sont les oncologues qui prescrivent l’indication et définissent le protocole, l’équipe de HAD formée au niveau du service d’oncologie assurera le suivi des malades et l’administration de la chimiothérapie à domicile sous leur autorité», a-t-il encore précisé. «Dans le cadre de notre activité de l’HAD, nous pouvons prendre en charge dans un premier temps la chimiothérapie à domicile et gérer les effets secondaires selon un schéma proposé par les services spécialisés», a souligné le docteur en médecine interne, Kamel Kadri, tout en précisant que les médecins ne veulent en aucun cas se substituer aux oncologues. Les soins à domicile permettront ainsi de soulager les services d’oncologie qui enregistrent une forte demande par rapport à l’offre.
 

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