Une nouvelle technique pour traiter le cancer par laser

Des chercheurs de l’Université de Sherbrooke ont démontré la possibilité de traiter certains types de cancer par une nouvelle technique basée sur l’utilisation de radiation laser infrarouge qui donne une précision inégalée. Cette nouvelle approche brevetée permet d’optimiser le dépôt de dose de radiation dans la tumeur et constitue une alternative au traitement du cancer par radiothérapie conventionnelle.
Le professeur Daniel Houde et le doctorant Hakim Belmouaddine dans un laboratoire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Le professeur Daniel Houde et le doctorant Hakim Belmouaddine dans un laboratoire de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Photo : Robert Dumont
Cette étude a été menée par l’équipe de Daniel Houde, professeur au Département de médecine nucléaire et radiobiologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Les travaux réalisés à Sherbrooke font l’objet d’une publication dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, diffusée aujourd’hui.
Sans précédent dans l’histoire de la radiothérapie, la nouvelle technique développée à Sherbrooke repose sur l’émission d’une lumière infrarouge pulsée à haute intensité – des lasers femtosecondes. Une fois à l’intérieur du corps, il serait possible de cibler avec une précision inégalée la tumeur à traiter.
«La tumeur recevrait une concentration d’énergie d’une puissance énorme pour neutraliser des cellules malignes, et ce, avec une précision d’une fraction de millimètre, explique le professeur Houde, chercheur au Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke. Cette découverte pourrait voir une application clinique dans un horizon assez rapproché et pourrait ultimement remplacer les traitements par radiothérapie conventionnelle pour différents cancers, dont certains cancers de la peau.»
Les radiations, utilisées en radiothérapie depuis la fin du 19e siècle, peuvent avoir un effet néfaste lorsque vient le temps de soigner le cancer. Une partie de ces radiations se dépose autour de la région à traiter. Ce dépôt de radiation non désiré peut conduire à des cancers secondaires, en particulier chez les patients jeunes, et contraint les médecins à choisir les doses en fonction de la tolérance générale des tissus sains plutôt que d’assurer l'élimination du cancer. Cette caractéristique demeure l’un des principaux inconvénients associés aux sources de radiations conventionnelles.
«Cet obstacle, qui n’a jamais été entièrement surmonté en plus de 100 ans de radiothérapie médicale, est maintenant à notre portée», explique le professeur Houde.

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