La vitamine C contre le cancer, un effet antiprolifératif

ZeMedical (lu dans le Quotidien du médecin) L'acide ascorbique est de longue date considéré comme une molécule indispensable au développement biologique normal présentant par ailleurs une activité antioxydante documentée. Des auteurs ont par ailleurs suggéré que des doses élevées pourraient prévenir le cancer, cependant peu d'études ont été menées en ce sens. Les rares publications ont décrit un effet antiprolifératif cellulaire, généralement en relation avec les propriétés antioxydantes de la molécule. Il y a peu, des chercheurs français de Marseille ont fait un grand pas en décryptant par différentes études que l'acide ascorbique ou vitamine C inhibe des gènes nécessaires à la progression de la division cellulaire. A partir de ces tests probants, les auteurs concluent que l'utilité thérapeutique justifierait désormais une série d'études cliniques sur des patients cancéreux. Sophie Belin et coll.1 confirment l'existence d'une activité antiproliférative de l'acide ascorbique et fait une description « de son action de régulation négative sur des gènes » à partir d'un modèle de souris.

Mais l'équipe française a poussé les explorations plus loin, en recherchant l'effet de l'acide ascorbique sur l'expression de gènes, en particulier chez les humains : « Dans les essais in vitro, nous démontrons que l'acide ascorbique stoppe le cycle de réplication de cellules normales ainsi que des cellules tumorales ». En travaillant sur des modèles animaux, ils découvrent que des concentrations élevées d'acide ascorbique inhibent la progression de la tumeur chez des souris ayant eu une greffe de cellules cancéreuses. « Un traitement par des doses élevées d'acide ascorbique entraîne une réduction de la progression tumorale, comme en témoigne une diminution du poids de la tumeur », observent ces auteurs.

Chez les humains, les rares essais cliniques réalisés sur l'effet de l'acide ascorbique dans le cancer ont montré des résultats divergents : certains indiquent un bénéfice, tandis que d'autres sont négatifs. « Nous pouvons noter que les études positives ont été menées avec des injections intraveineuses de vitamine C, tandis que les études négatives ont impliqué des administrations orales. Des études cliniques où des patients ayant un cancer avancé recevraient des injections de concentrations élevées de vitamine C permettraient d'éclairer le débat sur son utilité thérapeutique. »

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

infolinks