Les nouveaux médicaments anticancéreux

Ces 25 dernières années ont permis de faire d'incroyables progrès dans la lutte contre le cancer. Peu à peu, on comprend les mécanismes complexes de la maladie, une étape indispensable pour mieux la combattre. Alors que la recherche est remise à l'honneur à l'occasion du plan national contre ce fléau.

Au lendemain du Congrès européen de cancérologie, la Société française de cancérologie a fait le point sur les nouveaux médicaments.

Anticancéreux

De la recherche fondamentale…

Depuis 1975, les connaissances dans le domaine du cancer ont connu une explosion. On savait que les cancers étaient liés à un excès de prolifération cellulaire, aujourd'hui on connaît maintenant de nouveaux mécanismes :

  • Les cancers peuvent être dus à un défaut de mort cellulaire (apoptose) ;
  • Les mécanismes qui permettent à une cellule de se répliquer (cycle cellulaire) ;
  • On sait que certains gènes sont impliqués dans la transmission de signaux de prolifération des cellules cancéreuses (oncogènes) ;
  • Les mécanismes qui permettent l'éclosion de certains cancers familiaux (gènes suppresseurs de tumeurs) ;
  • On commence à comprendre comment la tumeur initie la formation de néovaisseaux nécessaires à son développement (angiogenèse) ;
  • On cherche à inhiber la dissémination des tumeurs dans l'organisme (métastase).

Selon Jacques Robert, professeur de cancérologie biologique à l'université de Bordeaux et vice-Président de la Société française du Cancer, "La connaissance des mécanismes moléculaires conduisant à la prolifération cellulaire incontrôlée a permis d'identifier des cibles thérapeutiques. Depuis 2 ou 3 ans, les résultats de cette stratégie dirigée sont perceptibles, avec le développement de nouveaux médicaments".

… aux applications thérapeutiques

Alors que les médicaments ne visaient qu'à limiter la prolifération des cellules cancéreuses, ils pourront demain avoir de nouvelles cibles en corrigeant un défaut de mort cellulaire, en inhibant le cycle cellulaire, les métastases ou la transmission de signaux de prolifération cellulaire.

Ainsi les nouvelles molécules en développement sont appelées "smart drugs", des molécules intelligentes. Ce sont des anticorps monoclonaux, grosses molécules difficiles à manier, avec un risque de rejet mais aussi de petites molécules pharmacologiques, beaucoup plus maniables. Mais attention, la bataille n'est pas gagnée pour autant comme le précise le Pr. Jean-Pierre Armand, Président de la Société française du cancer et chef de service à l'Institut Gustave Roussy "Très logiquement, on s'est imaginé qu'il suffisait de bloquer quelques noeuds clés des voies de signalisation pour arrêter la progression du cancer. Le problème est que lorsqu'une voie est bloquée, le message de dérégulation peut emprunter une voie de dérivation, car ce réseau de signalisation est un peu à l'image du réseau du métro où pour aller d'un point à l'autre il y a différents chemins. Pour être pleinement efficace dans la maîtrise des cancers, il faudra déterminer quels sont les lieux de passages incontournables".

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