Cancer du sein ou de l'ovaire : l'ablation préventive est efficace

L'ablation préventive des seins, des ovaires ou des trompes de Fallope, chez les femmes présentant une prédisposition génétique connue de cancer du sein ou de l'ovaire, réduit considérablement le risque de développer l'une de ces maladies, selon une étude publiée dans le "Journal of the American Medical Association".

On estime que les altérations des gènes BRCA1 et BRCA2 seraient responsables d'environ 5 % des cas de cancers du sein et de l'ovaire. Pour une femme ayant hérité d'une de ces mutations, le risque d'avoir un cancer du sein avant l'âge de 80 ans atteint 56 à 87 % selon les études, alors qu'il n'est que de 8 % dans la population générale. En cas de mutation du gène BRCA1, le risque de cancer de l'ovaire est de 44 à 63 %.

Ces cancers sont souvent :
- Plus précoces, diagnostiqués à 43 ans en moyenne, contre 60 ans dans la population générale ;

- Plus agressifs, ce qui accentue encore la nécessité d'un dépistage adapté à ce risque particulier.

Lorsque l'on suspecte l'existence de l'une de ces mutations, soit parce qu'il y a de nombreux cancers du sein dans la famille, soit parce qu'une mutation a déjà été détectée chez un membre de la famille, certaines femmes se voient proposer une mastectomie "prophylactique". Cette méthode pour le moins radicale est déjà employée aux États-Unis. Très controversée en France, la mastectomie prophylactique ne fait l'objet d'aucune réglementation particulière.

Des chercheurs de San Antonio ont suivi pendant 34 ans près de 2 500 femmes européennes et américaines, porteuses de 2 mutations génétiques connues pour leur rôle dans le développement des cancers du sein et de l'ovaire. Parmi les 247 femmes qui ont opté pour une mastectomie préventive, aucune n'a développé de cancer du sein, contre 13 des 1 372 femmes qui n'ont pas choisi cette alternative. De même, les femmes à qui l'on avait retiré les ovaires et les trompes de Fallope avaient un moindre risque de cancer ovarien et un moindre risque de mourir de ce cancer ou d'un cancer du sein.

Pour le Dr Gail Tomlinson, qui a dirigé l'étude, la chirurgie préventive chez les femmes à risque élevé de cancer du sein ou de l'ovaire est un compromis que les femmes et leurs maris sont prêts à accepter, au regard de l'angoisse du cancer avec laquelle ils vivent.

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