Traitement hormonal substitutif et cancer du sein

Les premières alertes ont été le fait de deux études américaines voici quatre ans. En France le traitement hormonal substitutif aurait alors été arrêté dans un tiers des cas, puis repris dans un quart d'entre eux en raison de la réapparition des gènes fonctionnelles. Les résultats de cette première étude de grande envergure, après analyse des données concernant 54 548 femmes ménopausées, sur les 99 897 participantes de l'étude E3N (étude épidémiologique auprès des femmes de la Mutuelle générale de l'éducation nationale) confirment les données américaines.

Dans le cadre de ce travail épidémiologique, méné par l'Inserm, le risque de cancer du sein est apparu augmenté par la prise d'un traitement hormonal de substitution (THS) lors de la ménopause.

Un risque accru même sur une courte durée
L'analyse globale des résultats révèle une augmentation sensible du risque de cancer du sein chez les utilisatrices de THS (la durée moyenne de traitement étant de 2,8 ans dans cette étude). Tous traitements confondus, le RR est de 1,2 (intervalle de confiance à 95 % : 1,1-1,4). Cela signifie que les femmes sous THS ont 1,2 fois plus de risque de développer un cancer du sein que les femmes qui ne suivent pas ce type de traitement (chez lesquelles le RR = 1,0 par définition **). Par ailleurs, il apparaît aussi qu'un usage de courte durée (inférieur à deux ans) peut favoriser l'évolution d'une tumeur latente.

Le risque est différent selon les hormones utilisées
L'examen des taux de cancer selon le type d'hormones suggère qu'avec l'œstrogène utilisé seul (traitement réservé aux femmes hystérectomisées), le risque supplémentaire de développer un cancer du sein est minime voire inexistant. En revanche, lorsqu'il a été associé à un progestatif de synthèse, le risque de cancer du sein a été augmenté de 40 % et ce, indépendamment de la voie d'administration de l'œstrogène.
La combinaison (œstrogène + progestérone micronisée) semble dépourvue d'effet cancérigène, tout du moins à court terme. Le RR a été estimé à 0,9 (intervalle de confiance à 95 % : 0,7-1,2), et a été significativement inférieur à celui de la combinaison (œstrogène + progestatif de synthèse). Ce résultat inédit reste à confirmer pour des durées de traitement supérieures à quatre ans.

Ces données, essentielles pour l'évaluation du rapport bénéfice/risque associé aux différents THS utilisés en France, pourront être complétées prochainement par de nouveaux résultats issus de l'étude E3N. Un prolongement du suivi des participantes permettra d'évaluer l'impact à plus long terme de la prise de THS sur le risque de cancer du sein, mais également sur d'autres pathologies.

sources: http://mediamed.org

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