Actualités 2010: Le cancer des ovaires asphyxié par l'Avastin

Le cancer des ovaires est un des plus dévastateurs de par son taux de mortalité. Actuellement, les traitements se limitent à la chirurgie et à la chimiothérapie. Les résultats d’une étude clinique en phase III démontrent qu’un troisième type de traitement est efficace contre le cancer des ovaires.

Le cancer des ovaires est classé cinquième pour le taux de mortalité et porte même la triste première place parmi les cancers du système reproducteur. Les nouveautés dans le domaine de la lutte contre ce cancer sont donc toujours vivement attendues.

C’est à Chicago, lors du 46e congrès annuel de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), qu’une étude clinique menée par un réseau de chercheurs connu comme le Gynecologic Oncology Group (GOG) vient d'être présentée. Elle démontre l’efficacité de l’association d’un troisième type de traitement aux deux autres déjà existants (chirurgie et chimiothérapie). Ce cocktail ralentirait significativement la progression de la maladie, en agissant non pas directement sur les cellules cancéreuses mais sur leur environnement.

Les tissus cancéreux qui ne cessent de se développer sont gourmands en oxygène et en nutriments. La protéine VEGF, facteur de croissance de l'endothélium vasculaire, favorise l’apparition et la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins vers les tissus tumoraux, afin de palier ces besoins. Les chercheurs ont donc choisi de s’attaquer à cette protéine, dont l’absence asphyxierait la tumeur.

L’Avastin ralentit l’angiognèse

Le médicament est en fait un anticorps monoclonal humain qui inhibe l’action du VEGF. Son action antitumorale a déjà été démontrée pour différents cancers métastatiques, dont le cancer du côlon, du sein, de foie, du cerveau et du poumon.

L’étude inclut 1.873 femmes, ayant préalablement subi une intervention chirurgicale afin d’éliminer au maximum les tissus cancéreux. Les femmes soumises à l’étude clinique ont ensuite suivi un des trois traitements suivants : la chimiothérapie classique associée à un placebo suivie de l’administration du placebo sur une durée de 10 mois ; la chimiothérapie classique additionnée d’Avastin, suivie du placebo ; la chimiothérapie classique additionnée d’Avastin, suivie de l’Avastin.

Les résultats sont encourageants : les femmes bénéficiant de l’Avastin n’ont pas constaté d’évolution de la maladie pendant 14,1 mois, contre 10,3 mois pour celles qui ont reçu le traitement classique. Espérons que pour le 47e congrès annuel de l'ASCO l'an prochain, les chiffres seront encore meilleurs.


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