UCL : nouveau traitement contre le cancer 2010

Des chercheurs de l'UCL ont mis au point en collaboration avec d'autres chercheurs de l'université américaine 'Duke University' un traitement contre le cancer qui a été appliqué à ce stade à des souris et qui est complémentaire aux traitements conventionnels, comme ceux de la chimio- ou de la radio-thérapie, ont annoncé mercredi lors d'une conférence de presse le chercheur de l'UCL et au FNRS Pierre Sonveaux, qui a identifié la nouvelle approche anti-cancéreuse, et le professeur de l'UCL et maître de recherches au FNRS Olivier Feron, co-directeur de cette recherche.
Nouvelle approche 2010
Ces chercheurs sont parvenus dans un premier temps à identifier un processus de recyclage des déchets dans les tumeurs et lors d'une seconde étape à bloquer ce processus afin de détruire les cellules tumorales les plus résistantes. Ce traitement qui se base sur une nouvelle approche, permet, soit seul soit de manière combinée à la radiothérapie, de faire régresser les tumeurs cancéreuses chez les souris.
Il est le résultat d'une rechercher menée durant quatre ans principalement par l'UCL et par la Duke University. Une collaboration entre les chercheurs de l'UCL et une firme pharmaceutique sera prochainement initiée pour transformer cette stratégie thérapeutique déjà validée chez l'animal en un médicament destiné aux patients cancéreux, indique l'UCL. Au sein d'une tumeur, on distingue les cellules tumorales oxygénées, qui sont plus proches des vaisseaux sanguins, aux cellules tumorales hypoxiques, qui sont exposées à de faibles taux d'oxygène en raison de leur éloignement par rapport aux vaisseaux sanguins.
Déchet
Le traitement mis en place par les chercheurs vise à éliminer ces dernières, qui sont plus difficiles à détruire en raison justement de leur éloignement des vaisseaux sanguins qui transportent les médicaments. La survie des cellules tumorales hypoxiques est la cause de nombreuses rechute de la maladie. Si les cellules tumorales oxygénées se nourrissent de glucose et d'oxygène et rejettent du gaz carbonique, les cellules tumorales hypoxiques, qui ne reçoivent pas suffisamment d'oxygène, se nourrissent principalement de glucose et rejette du lactate, un autre type de déchet.
Les chercheurs de l'UCL ont découvert que le lactate, produit par les cellules tumorales hypoxiques, n'est pas éliminé dans la sang mais recyclé par les cellules tumorales oxygénées comme nourriture de substitution. Ils ont ensuite réalisé que les cellules tumorales oxygénées préfèrent le lactate au glucose et que de ce fait les cellules tumorales hypoxiques reçoivent tout le glucose dont elles ont besoin pour survivre. Les chercheurs ont eu alors l'idée de bloquer l'accès du lactate aux cellules tumorales oxygénées afin de perturber l'ensemble du processus de recyclage. L'objectif est de contraindre les cellules tumorales oxygénées à consommer le glucose et priver de la sorte les cellules tumorales hypoxiques de leur nourriture.
Régression majeure
En bloquant l'accès du lactate aux cellules tumorales oxygénées et en combinant ce traitement avec celui de la radiothérapie, les chercheurs ont observé une régression majeure des tumeurs chez la souris. Le nouveau traitement pourrait être utilisé pour traiter une grande variété de cancers humains puisque dans 99% des cancers, il existe des cellules tumorales hypoxiques qui produisent du lactate, ont expliqué les chercheurs de l'UCL.
La première phase des études cliniques, visant à tester la toxicité du traitement sur des humains avant son efficacité même, pourrait être lancée dans trois ou quatre ans, prévoient les chercheurs de l'UCL.

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