QUAND LE CANCER S’INVITE À NOËL

En effet, vivre ces moments en famille, comme si c’était notre dernier temps des fêtes ou continuer de se reposer pour avoir toutes ses forces pour combattre la maladie? Que choisir? Ses amis, sa famille ou soi-même? On ne se pose jamais la question lorsqu’on est en pleine santé. Vous est-il déjà arrivé de vous lever le matin et de vous dire : « Mon Dieu, merci, je n’ai pas le cancer, ni le diabète, je ne suis pas mourant(e), je ne suis pas anémique, je n’ai pas de bronchite chronique»?
Naturellement on ne pense pas à remercier la vie de nous offrir la santé, quand on l’a. Voilà qu’un jour « dame maladie » met la main sur un(e) ami(e) ou sur nous-mêmes. J’y pense beaucoup ces temps-ci. Car mon amie Claire a le cancer du sein. Claire était plus en forme physiquement que moi avant le verdict! Belle, mince, elle couraillait les rues de sa ville avec ses deux adorables chiens. Aujourd’hui la voilà affaiblie par la maladie, elle coure moins vite, elle marche maintenant. Je pense à Claire, qui n’a pas eu d’enfants, qui vit avec son amoureux et qui ne demandait rien de plus à la vie, que de VIVRE. Aucun abus, pas de crise, patiente, aimante, jamais une parole déplacée. Claire était le quai ou les amis pouvaient aller s’attacher, quand leur vie devenait trop houleuse.
Je pense à Claire et les fêtes qui arrivent. En octobre, nous devions juste nous faire un souper d’amis pour la fête de nos hommes et ce souper n’a jamais eue lieu, le verdict a naturellement pris toute la place. Depuis la maladie, respire dans son cou et nous, n’osons même pas appeler chez elle, de peur de la déranger pendant une sieste ou pendant qu’elle est sous les effets secondaires des traitements de chimio. Que pourrions-nous bien lui cuisiner si on l’invitait chez nous à Noël? Prendrait-elle un p’tit vin rosé avant le souper ? Il paraît que plus rien ne goute pareil après des traitements de chimio. Si ce que je lui servais la rendait plus malade? Je m’en voudrais tellement!
Je me demande comment cela se passe quand des enfants sont malades. Nous les parents ont a déjà de la difficulté à bien faire manger leurs enfants. Ce doit être horrible quand ils sont malades. Au Salon du livre, j’ai croisé la nutritionniste Geneviève Nadeau. Une fille pétillante qui a perdu sa maman aux mains du cancer. Jeune blondinette qui pète le feu et qui donne des conseils pour les gens qui sont touchés par le cancer. En parler ? Elle n’a pas peur ! Elle fait face à la musique comme une grande! Maman Ginette n’est pas morte pour rien, elle aidera tant de malades, grâce à aux enseignements de sa fille.
Notre valeureux samouraï, le Dr Béliveau, fait plus que son possible, pour nous donner des conseils pour éviter le cancer, mais quand le cancer vous choisit tout de même, c’est à Geneviève Nadeau qu’il est bon de se référer. Son livre «  Bien manger pendant et après un cancer » est une perle tout comme son auteure. Un livre qui se démarque dans la foulée des livres sur le sujet. Elle le dit : « Il n’y a pas de cure miracle et chaque cheminement est unique ». Mais Geneviève a trouvé la façon de soulager les symptômes et elle nous dit « Éviter de forcer votre positivisme, cela vous évitera de vous sentir coupable». Mon amie Claire est d’accord! Lorsqu’on est en guerre, on ne sort pas les marguerites. 
J’ai remis ce livre en cadeau à ma belle amie Claire et lui ai demandé de m’écrire un commentaire : « Le livre est génial. Documentation pertinente. Recommandations pour chaque recette. Anecdotes savoureuses. Empathie et compassion de la part de l'auteure. Témoignages réconfortants des patients. Au début des années '60, Dame Jehane Benoit raffinait nos connaissances culinaires avec son Encyclopédie de la Cuisine Canadienne. Aujourd'hui, Geneviève exerce à son tour le même pouvoir avec son ouvrage soit nous concocter des recettes complètes et saines. Il est LE livre de référence pour la santé. Chaque chaumière devrait acquérir un exemplaire qu'on soit malade ou non ! Merci Sandra. »
Au Salon du livre, étant encore peu connue, Geneviève l’auteure, a signé, à mon avis, trop peu de dédicaces, mais les gens qui osaient s’approcher d’elle restaient de longues minutes devant sa table. Sur cette table elle, avait soigneusement déposé un ananas, des légumineuses et des protéines. Elle nous faisait passer un petit questionnaire sur nos connaissances de l’alimentation en cas de cancer et nous l’avons tous raté. Beaucoup d’aliments bons pour nous avant le cancer est mauvais pendant ou même après. Tenons-nous-le pour dit ! Personne n’aurait cru cela !
Revenons maintenant aux familles, aux enfants souffrants. N’attendez pas que les fêtes arrivent pour prendre les devants en lisant ce livre extraordinaire ! Ne forcez personne à fêter s’il n’en a pas envie ou ne s’en sent pas la force. Ne les mettez pas de côté non plus ! Même si vous deviez changer vos traditions. Prévoyez le menu en conséquence de leur présence et surtout lorsqu’ils en ont assez de la fête, laissez-les s’éclipser doucement sans les culpabiliser. Ils ne veulent aucunement gâcher votre fête. Ils ont envie de savoir que vous célébrez la VIE et que vous êtes heureux de votre côté. Cela leur donne l’espoir qu’eux aussi fêteront les années suivantes en votre compagnie et que vous tous, serez en santé.
En passant, aujourd’hui, avez-vous dit merci à la vie de ne pas être souffrant ? Il ne reste que quelques jours avant les festivités…ne prenez pas de chance, dites merci à la vie!
Source : LaMetropole.com

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