Cancer, les bienfaits de l'aspirine

L'aspirine réduirait les risques de cancer !

L’aspirine permettrait de réduire la mortalité liée à certains cancers. En effet, l'aspirine à faible dose réduit la mortalité due à certains cancers courants. L'aspirine à petites doses réduit la mortalité par cancer, explications ...
L’aspirine permettrait de réduire la mortalité liée à certains cancers
ne petite quantité d'aspirine, prise tous les jours, réduirait considérablement la mortalité due à un certain nombre de cancers courants comme le cancer du colon ou le cancer de la prostate, selon une étude publiée mardi dans la revue médicale britannique « The Lancet ». De précédents travaux ont montré que l'aspirine prise à faible dose (75 mg par jour) sur le long terme permettait de réduire de plus d'un tiers les taux de mortalité par cancer colorectal. Pour cette nouvelle étude, le professeur Peter Rothwell (université d'Oxford, Royaume-Uni) et ses collègues ont étudié les décès dus à tous les cancers survenus pendant et après des essais comparant des patients prenant tous les jours de l'aspirine à ceux qui n'en prenaient pas. Ces essais concernaient la prévention cardiovasculaire (infarctus...) et non le cancer.
Aspirine, une étude menée sur 25.570 patients
Pour mener leur travail, les auteurs ont retenus 8 essais englobant 25.570 patients. Selon eux, prendre de l'aspirine quotidiennement pendant 5 à 10 ans, comme dans ces essais, réduit la mortalité, toutes causes confondues (y compris celles dues à une hémorragie fatale), d'environ 10% durant cette période. Et, selon leur analyse, sur une vingtaine d'années, la réduction du risque de décès par cancer est d'environ 10% pour le cancer de la prostate, de 30% pour celui du poumon, de 40% pour le cancer colorectal et de 60% pour celui de l'oesophage. Pour ce dernier, comme pour le cancer du poumon, le bénéfice est limité à une catégorie de tumeurs ("adénocarcinomes").

D'après le Pr Rothwell, si les gens étaient traités avec de faibles doses d'aspirine durant 20 à 30 années, ceux qui entameraient ce traitement vers la fin de la quarantaine ou à la cinquantaine pourraient, en fin de compte, en tirer le plus de bénéfice. Des recherches complémentaires sont nécessaires, selon les auteurs, en particulier pour évaluer l'impact de l'aspirine sur les cancers féminins. Un suivi médical au delà de vingt années est indispensable pour vérifier s'il n'y a pas un rebond tardif de la mortalité par cancer, ajoutent-ils. Ces résultats ne veulent pas dire que tous les adultes doivent se mettre immédiatement à prendre de l'aspirine, mais démontrent d'importants bénéfices apportés par l'aspirine à faible dose en terme de réduction de la mortalité due à plusieurs cancers communs, ce qui est nouveau, selon eux. Le cancer est responsable d'environ 1,7 million de décès par an en Europe, notent-ils.

75 mg d'aspirine par jour réduit de 20% la mortalité par cancer


Une enquête publiée mardi révèle que 75 mg d'aspirine par jour réduisent de 20% la mortalité par cancer. Plus de cent ans après sa commercialisation, l'aspirine n'en finit pas de livrer ses secrets et surtout ses bienfaits. Dernier en date: un effet préventif quasi universel vis-à-vis des cancers, lorsqu'elle est prise à petite dose pendant des années. Jusqu'ici, cette propriété avait surtout été étudiée et solidement établie pour les tumeurs colorectales. Il y a quelques semaines, une étude de l'équipe britannique du Pr Peter Rothwell, de l'université d'Oxford, avait ainsi évalué qu'une consommation minime d'aspirine (75 milligrammes par jour) au long cours réduit de 24% le risque de cancer colo-rectal, et d'un tiers sa mortalité chez les personnes déjà atteintes.

Aspirine, attention aux effets secondaires digestifs

Cette même équipe publie mardi, toujours dans la revue britannique The Lancet, de nouvelles données selon lesquelles l'acide acétylsalicylique ( aspirine ) agit sur bien d'autres tumeurs malignes, réduisant au moins de 20% leur mortalité. Pour étudier les relations intimes entre prise d'aspirine et cancers, Peter Rothwell et ses collègues se sont repenchés sur les grandes études comparant l'aspirine à un placebo ou à un autre produit - antiagrégant ou anticoagulant - en prévention des maladies cardio-vasculaires. L'aspirine est, en effet, l'un des traitements de fond classiques pour fluidifier le sang chez les individus à haut risque d'accidents cardiaques. Au total, sept essais ont ainsi été réanalysés, incluant 25.570 patients. Parmi eux, 674 sont décédés de cancers. Globalement, chez les malades sous aspirine, la mortalité par tumeur maligne s'est avérée réduite de 21% pendant la durée des études. Les bénéfices étaient encore plus marqués au-delà de cinq ans, avec une diminution de 34% tous cancers confondus, et même de 54% s'agissant des tumeurs gastro-intestinales.

Les bienfaits de l'aspirine sont limités à certains cancers

Les effets de l'aspirine apparaissent au bout d'environ cinq ans pour les cancers de l'œsophage, du pancréas, du cerveau et du poumon; après une dizaine d'années pour ceux de l'estomac et du côlon et d'une quinzaine d'années s'agissant des cancers de la prostate. Dans les essais où le suivi a été très long, les bénéfices se sont maintenus pendant plus de vingt ans, insiste Peter Rothwell, qui précise aussi qu'ils sont «limités à certains cancers, surtout ceux de type adénocarcinomes». «C'est un travail très bien fait, solide sur le plan méthodologique, et qui ouvre la voie à une approche de prévention efficace et faisable des cancers, s'enthousiasme le Dr Catherine Hill, épidémiologiste à l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif). Jusqu'à présent, dans ce domaine, la prévention a fait surtout appel à la lutte contre des facteurs de risque, comme le tabac, l'alcool… Mais en ce qui concerne les médicaments, il n'y a pas grand-chose. Plusieurs pistes ont été envisagées, comme celle du tamoxifène pour prévenir le cancer du sein ou encore des anticox (anti-inflammatoires) mais elles sont tombées à l'eau car il y avait plus de risques que de bénéfices.» Concrètement, peut-on recommander à tout un chacun de prendre chaque matin une petite dose d'aspirine?

Une chimioprévention à base d'aspirine

cachets aspirine

En ce qui concerne les cancers colorectaux, on n'en est pas si loin. Dans son article précédent publié en octobre, Peter Rothwell suggérait de le faire pour les individus à haut risque de ces tumeurs, du fait d'un terrain familial. Mais une «chimioprévention» plus large dans la population semblait prématurée, notamment du fait des effets secondaires digestifs de la molécule. C'est toujours le cas. «D'autres travaux sont nécessaires» admettent aujourd'hui les chercheurs britanniques, qui soulignent notamment le manque de données concernant les cancers féminins, en particulier le cancer du sein. En attendant, ils considèrent que chez les individus qui relèvent d'un traitement antiagrégant, leurs résultats ont de quoi faire pencher la balance en faveur de l'aspirine.


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