Cancer du poumon : de nouvelles armes

Face aux cancers bronchiques à petites cellules, la médecine semble aujourd’hui désarmée. Plus agressifs, ces cancers résistent à la chimiothérapie. Mais de nouveaux espoirs apparaissent.

Nouvelles armes contre le cancer du poumonOn distingue deux grands types de cancers du poumon : les cancers bronchiques dits "non à petites cellules" (près de 80 % des cas) et les cancers bronchiques à petites cellules (environ 20 % des cas). Plus agressifs, ces derniers évoluent plus rapidement et sont particulièrement difficiles à traiter car ils résistent à la chimiothérapie. Deux récentes découvertes permettent néanmoins de garder espoir.

Vers une attaque ciblée

Des scientifiques britanniques1 annoncent des résultats qui pourraient ouvrir la voie à de nouveaux traitements face à ce fléau. De la famille des kinases, une molécule (la phosphoinoside 3-kinase) a été trouvée en excès dans le cas des cancers des poumons à petites cellules par rapport à des poumons sains. Bien que son mécanisme reste encore à préciser, les chercheurs ont découvert son influence sur plusieurs facteurs de croissance à l’origine de l’extension des tumeurs.

Sur leur enveloppe externe, les cellules cancéreuses du poumon ont des récepteurs sur lesquels se lient des facteurs de croissance. Cette liaison entraîne un signal transmis au noyau de la cellule, qui déclenche sa division et donc la multiplication des cellules cancéreuses. En bloquant la phosphoinoside 3-kinase, plusieurs facteurs de croissance pourraient être inhibés et l’extension du cancer arrêtée ou diminuée. Mais il reste encore à trouver le moyen d’y arriver…

Lors du congrès annuel de la société américaine d’oncologie clinique, une autre équipe de chercheurs avait présenté des résultats prometteurs concernant une nouvelle technique : bloquer les récepteurs grâce au gefitinib (Iressa). Demain, ces deux stratégies pourraient être associées pour venir à bout du cancer le plus meurtrier.

La thalidomide réapparaît aujourd’hui

Développée en 1958 pour soulager les femmes enceintes de nausées fréquentes au cours des premiers mois, la thalidomide a été la cause de milliers de malformations foetales. Interdit en conséquence dans les années 1960, ce médicament est actuellement testé dans le cadre du traitement de cancer du poumon.

Selon l’association "Cancer Research Campaign"2, les propriétés à l’origine des malformations (limitation de la circulation sanguine aux poumons) offrent d’étonnantes perspectives dans le traitement du cancer du poumon à petites cellules, mais aussi du syndrome de Kaposi et certains types de cancers du col de l’utérus.

Associé à une chimiothérapie, ce médicament stoppe la formation de nouvelles tumeurs mais semble également stabiliser l’évolution de celles déjà existantes.

Les cancers bronchiques à petites cellules sont les cancers les plus meurtriers. Près de 97 % des personnes décèdent dans les cinq ans qui suivent le diagnostic. On espère que ces deux découvertes redonneront espoir aux plus de 25 000 personnes (tous types confondus) atteintes chaque année en France.

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