Une nouvelle chimiothérapie 2010 pour conserver le sein

Avec 42 000 nouveaux cas par an, le cancer du sein est de plus en plus fréquent. Dans le même temps, les thérapies progressent et permettent de conserver l’intégrité anatomique des femmes. Toujours en pointe dans ce domaine depuis 60 ans, l’Institut Curie avance une nouvelle arme pour limiter le recours à l’ablation du sein.

Le cancer du sein touche en majorité des femmes jeunes et actives (la moitié a moins de 61 ans au moment du diagnostic). Depuis plusieurs années, les progrès de la chirurgie ont permis le développement de traitement conservateur. Dernière innovation, les taxanes permettent de limiter le recours à l’ablation du sein.

La chimiothérapie face au cancer du sein

Face au cancer du sein, le traitement de référence repose sur la chirurgie. En fonction de la précocité du diagnostic, l’intervention peut se limiter à l’ablation de la tumeur tout en préservant au maximum la glande mammaire. On parle alors de tumorectomie. Aujourd’hui, les progrès de la chirurgie permettent d’éviter le plus souvent le recours à l’ablation complète du sein (également appelée mammectomie). Cependant, cette opération reste parfois nécessaire face à des tumeurs de taille importante, de plusieurs tumeurs dans un même sein, de cellules tumorales disséminées ou encore en cas de récidive après un traitement conservateur.

La radiothérapie permet de détruire les cellules cancéreuses résiduelles après la chirurgie et ainsi réduire le risque de rechute. La chimiothérapie peut être utilisée selon les mêmes indications (chimiothérapie adjuvante). Mais elle trouve également sa place avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur et permettre un traitement conservateur (chimiothérapie néo-adjuvante). Actuellement, le traitement de référence dans cette indication est pour le cancer du sein une association de deux molécules : doxorubicine / cyclophosphamide.

Plus de conservation du sein

Les taxanes sont des molécules extraites de l’if, soit de l’écorce (Taxol ®) ou des aiguilles (Taxotere ®). Ces molécules ont la propriété d’arrêter la division des cellules, une propriété particulièrement intéressante face aux cellules cancéreuses qui ont la particularité de se multiplier de manière anarchique. Actuellement, elles sont utilisées dans les stades avancés du cancer du sein (carcinomes mammaires métastatiques) et dans les cancers bronchiques. Le Taxol ® est également utilisé dans le traitement des cancers ovariens métastatiques.

Mais le Dr Véronique Diéras, responsable de l’Unité d’Investigation Clinique de l’Institut Curie, a voulu étudier l’efficacité du Taxol ® (associé avec le doxorubicine) par rapport à l’association de référence chez 200 patientes ne pouvant pas bénéficier d’un traitement conservateur. Les résultats obtenus plaident en faveur de ce nouveau traitement. Le paclitaxel, administré avant l’acte chirurgical (en association avec la doxorubicine), réduit la taille de la tumeur chez 89 % des patientes contre 70 % avec l’association de référence et permet un traitement conservateur chez 58 % des patientes contre 45 %. Enfin, au terme d’un suivi moyen de 31 mois, le taux de survie sans maladie a été plus élevé dans le groupe traité par Taxol ® (91 % contre 70 %)

Vers de nouvelles indications pour les taxanes ?

Selon les chercheurs, "cette molécule, jusqu’à présent utilisée en phase avancée de la maladie, pourrait à l’avenir être administrée avant la chirurgie pour diminuer la taille de la tumeur et ainsi augmenter le nombre de patientes pouvant bénéficier d’un traitement conservateur". De plus amples études devront certainement confirmer ce bénéfice.

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