Un virus pour lutter contre le cancer 2010

Le Dr John Bell, chercheur à l'Institut de Recherche de l'Hôpital d'Ottawa (IRHO), et son équipe ont développé le tout premier virus oncolytique [1] injectable par intraveineuse.

Le virus étudié, nommé JX-594, fait partie de la souche des poxvirus, souche dérivée de celle utilisée dans les vaccins contre la variole. Bien que pouvant naturellement se reproduire dans les cellules cancéreuses, le virus a été modifié génétiquement pour augmenter son efficacité. Des essais cliniques antérieurs ont prouvé que le JX-495 détruisait les tissus tumoraux lors de son injection directe dans la tumeur. Les nouveaux essais, menés à Ottawa mais également aux Etats-Unis, ont permis de démontrer que le virus était également efficace lorsqu'il était injecté par intraveineuse.

23 patients participants à cet essai ont reçu une seule dose du virus mais à des concentrations différentes. Alors que seulement le tiers des patients ayant reçu une faible dose du traitement ont développé des signes de contrôle de la maladie ou une réponse à l'injection, 75% des patients ayant reçu une forte dose ont répondu favorablement au traitement. De plus, des biopsies ont pu prouver la réplication sélective du virus à l'intérieur des tumeurs ainsi que la destruction des tissus tumoraux chez ses patients.

"Ces résultats sont très encourageants, en particulier à un stade aussi précoce de l'essai, affirme le Dr Bell, également Professeur à la Faculté de Médine de l'Université d'Ottawa. Nous prévoyons maintenant faire d'autres essais cliniques, y compris une troisième phase cette année, pour examiner plus en profondeur ce traitement. Nous utilisons en même temps les résultats des essais pour apporter en laboratoire d'autres améliorations à ces virus. Nous croyons que le cycle itératif de recherches en laboratoire et d'essais cliniques est essentiel à la mise au point de virus oncolytiques et d'autres biothérapies contre le cancer."

Ces résultats prometteurs ont été présentés lors de l'Assemblée Annuelle de l'American Society of Gene and Cell Therapy qui s'est déroulée à Washington le 20 mai dernier.

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[1] Les virus oncolytiques provoquent la mort spécifique des cellules tumorales.

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