Nouveau espoirs pour le traitement du mélanome (cancer de la peau)

Les progrès de la thérapie ciblée et de l'immunothérapie ont relancé les espoirs des patients atteints de mélanome au stade avancé, un cancer de la peau redoutable, même si les médicaments développés à ce jour sont loin d'être la panacée.
«Jusqu'à il y trois ou quatre ans, il n'y avait pratiquement pas de traitement efficace au stade métastatique», rappelle Anne Caignard, directrice de recherche en France à l'Inserm et co-auteur d'une étude sur la réponse immune dans le mélanome.
Le mélanome est le cancer dont l'incidence augmente le plus rapidement, avec 9780 nouveaux cas et 1620 décès en 2011, selon les chiffres de l'Institut national du cancer (INCa).
Mais si la chirurgie est efficace dans les premiers stades de la maladie, il en va très différemment quand apparaissent plus tard des métastases, ce qui est le cas d'environ 20% des mélanomes.
Jusqu'à l'arrivée des nouveaux traitements, les oncologues proposaient des chimiothérapies qui donnaient des réponses «complètes ou partielles» dans environ 10% des cas de mélanome avancé et la médiane de survie ne dépassait pas 6 à 9 mois, selon Anne Caignard qui s'exprimait lors d'un atelier organisé par la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer.
Thérapie ciblée
L'identification d'une mutation du gène BRAF dans un peu plus de la moitié des mélanomes a conduit à la mise au point d'une thérapie ciblée qui attaque cette anomalie par le biais d'inhibiteurs spécifiques.
Un premier traitement, le vémurafénib (ou Zelboraf), développé par le laboratoire Roche, est autorisé depuis l'an dernier. Les résultats sont encourageants, avec une augmentation de la médiane de survie globale de 3,6 mois pour les patients traités avec le vémurafénib, à 13,2 mois au total contre seulement 9,6 mois pour ceux ayant reçu une chimiothérapie, selon un essai clinique de phase III.
Mais seulement 50% des patients ayant la mutation BRAF répondent au traitement et si le traitement agit rapidement, les patients récidivent souvent au bout de 6 à 9 mois en raison de l'apparition de résistances, précise le Dr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à l'Institut Gustave-Roussy (IGR) à Villejuif, près de Paris.
Stimuler les défenses immunitaires
En attendant que d'autres laboratoires développent de nouveaux inhibiteurs de la mutation BRAF ou des manières de combattre les résistances, les patients disposent d'une autre voie thérapeutique, l'immunothérapie, qui consiste à stimuler leurs défenses immunitaires.
Un seul traitement est disponible actuellement, l'ipilimumab (ou Yervoy) commercialisé depuis 2011 par le laboratoire Bristol Myers Squibbs (BMS). Il n'est efficace que chez 15% des patients, mais «lorsqu'il marche, il marche longtemps» précise le Dr Robet.
Mais il présente aussi une «toxicité non négligeable», notamment au niveau digestif, et peut entraîner l'apparition de maladies auto-immunes. Une nouvelle molécule de ce même laboratoire, l'anticorps monoclonal anti-PD-1, est actuellement en phase d'essais.
Thérapies en duo
Elle devrait, selon le Dr Robert, permettre d'éviter la plupart des effets secondaires de l'ipilimumab et pourrait être efficace sur 40% de patients. L'autre piste pourrait consister à combiner deux thérapies ciblées (anti- BRAF et anti-MEK) afin de lutter contre les résistances et d'améliorer l'efficacité du traitement dans la durée.

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