La hadronthérapie, pour traiter des cancers qui résistent aux rayons X


Le CNRS et ARCHADE(1) s'associent pour travailler sur la hadronthérapie. Cette nouvelle technique de radiothérapie est déjà employée dans certains cas chez des patients dont les tumeurs résistent à la radiothérapie classique par rayons X. Les résultats obtenus sont très prometteurs. Afin d'élargir son champ d'utilisation, les chercheurs de l'IN2P3(2) bénéficieront des ressources d'ARCHADE, notamment d'une machine implantée à Caen qui produira un faisceau de hadrons entièrement dédié à la recherche en hadronthérapie. Cette collaboration aura lieu dans le cadre d'un nouveau groupement d'intérêt scientifique « Recherche et développements en hadronthérapie » qui vient d'être créé.

La hadronthérapie est une nouvelle technique de radiothérapie qui consiste à utiliser des hadrons (le plus souvent protons ou ions carbone) pour détruire des tumeurs. La hadrontherapie par ions carbone présente un double avantage par rapport à la radiothérapie classique par rayons X : une grande précision balistique (les hadrons s'arrêtent au niveau de la tumeur et font donc moins de dégâts au niveau des tissus sains) et une plus grande efficacité de traitement de certains cancers (l'interaction des hadrons avec les tumeurs n'étant pas de même nature que l'interaction des rayons X).

La hadronthérapie par ions carbone est actuellement employée dans le cas de patients présentant des tumeurs inopérables et résistantes à la radiothérapie classique. Pour l'instant seulement 5000 patients ont bénéficié de cette technique, essentiellement dans deux centres spécialisés au Japon. Les résultats sont particulièrement prometteurs et on assiste actuellement à une forte expansion de l'hadronthérapie par ions carbone dans le monde. Cependant ces nouveaux développements induisent aussi des besoins de recherche et développement considérables afin de comprendre comment utiliser de façon optimale la hadronthérapie par ions carbone pour différents types de tumeurs. Les chercheurs doivent développer de nouveaux instruments de contrôle du faisceau, de dosimétrie et étudier les interactions du faisceau d'ions carbone avec les tissus sains et les différents types de tumeur afin de calculer avec précision la dose de rayonnement que recevront les patients.

Pour répondre à ces besoins de recherche, deux partenaires, l'IN2P3 du CNRS et l'association ARCHADE créent un nouveau groupement d'intérêt scientifique intitulé « recherche et développement en hadronthérapie ». Une dizaine de laboratoires de l'IN2P3 travaillent depuis plusieurs années dans le domaine de l'instrumentation, de la modélisation biomédicale et des méthodes nucléaires pour la lutte contre le cancer. Avec ARCHADE, les chercheurs disposeront d'un faisceau dédié à la recherche sur les applications médicales. En effet, ARCHADE disposera d'ici 4 ans d'une technique entièrement nouvelle d'accélération des ions carbone avec le premier cyclotron médical supraconducteur capable d'accélérer des ions carbone, conçu et réalisé par la société belge IBA, leader mondial des cyclotrons médicaux. Ce projet permettra d'une part de valider l'emploi d'un tel cyclotron pour un usage médical et d'autre part de réaliser un programme de recherche scientifique innovant autour de la physique nucléaire, la radiobiologie et la recherche clinique appliquée.

Les axes de recherche qui font particulièrement l'objet du groupement d'intérêt scientifique « recherche et développement en hadronthérapie » concernent les mesures de données physiques de référence, le développement d'instruments de contrôle du faisceau et de mesure de la dose absorbée, le développement de nouveaux modèles physiques et le développement de nouveaux outils de simulation numérique plus rapides et plus précis que les outils existants.

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