Un nouveau traitement contre le cancer colorectal

Le traitement du cancer évolue de plus en plus vers une prise en charge sur mesure du patient pour augmenter les chances de guérison. Le traitement personnalisé du cancer colorectal a ainsi progressé "à pas de géant" au cours de ces dernières années grâce aux résultats des recherches scientifiques et techniques, ont expliqué mardi les professeurs Eric Van Cutsem et Yves Humblet.

Anticorps
Parmi ces avancées scientifiques, une équipe multinationale de chercheurs, menée par le professeur Van Cutsem du département Oncologie digestive de l'UZ Leuven, a découvert que les patients dont la tumeur possède la forme normale (et donc non mutée) du gène K-ras, sont plus sensibles à une chimiothérapie associée à du cétuximab, un anticorps qui bloque le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR) présent dans de nombreux types de cancer. Cet anticorps contrôle mieux la croissance de la tumeur et accroît ainsi les chances de réduction des métastases par rapport à la chimiothérapie sans cétuximab.

Dans la logique d'un traitement personnalisé, ce traitement au cétuximab ne sera donc pas administré aux patients atteints d'un cancer colorectal dont le gène K-ras a muté.

Traitement personnalisé
Les traitements possibles d'un cancer sont donc nombreux (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, etc.) mais un traitement ciblé de chaque patient, en fonction du type de cancer et de la génétique notamment, augmentera les chances de guérison.

"Une médecine personnalisée tient compte du fait que chaque tumeur peut être différente. Toutes les tumeurs, même si leur localisation est identique chez différents patients, ne se traitent pas de la même façon", souligne le professeur Van Cutsem.

"Chaque traitement possède ses avantages (comme la réduction de la tumeur) mais aussi bien des inconvénients (effets secondaires comme des nausées et vomissements, perte de cheveux, etc.) Il est dès lors crucial de pouvoir prédire si un traitement donné aura ou n'aura pas les effets escomptés chez un patient particulier avant de le conduire à travers cette période difficile. D'autre part, il faut savoir que personne n'a avantage à suivre un traitement dont on sait à l'avance qu'il n'aura guère de bénéfices", a encore précisé le professeur Van Cutsem.

Dépistage et suivi
Le professeur Yves Humblet, des Cliniques universitaires Saint-Luc, a de son côté souligné l'importance du dépistage précoce du cancer colorectal, soulignant que "quelque soit le stade, la survie relative en cas de cancer colorectal est de 57 pc après 5 ans. Mais détecté au stade superficiel, elle est de 90 pc".

Le professeur a ainsi rappelé que des polypes sont à l'origine de cette forme de cancer. Trente pour cent des sexagénaires développent des polypes mais 5 pc de ceux-ci dégénèrent en tumeurs malignes. "Il s'agit donc de détecter et de traiter ces polypes tôt dans leur évolution. En présence de sang dans les selles et/ou de troubles du transit, il importe de contacter au plus vite son généraliste. Une tumeur traitée alors qu'elle est encore superficielle permet d'augmenter spectaculairement les chances de survie", a conclu le Pr Humblet.

Deuxième type de cancer chez les femmes
Chaque année, 57.000 cancers sont diagnostiqués en Belgique dont 7.500 sont des cancers colorectaux. C'est le second cancer le plus répandu chez les femmes, après le cancer du sein, et le troisième chez les hommes, après les cancers du poumon et de la prostate. (belga/acx)

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