Le nouveau traitement du cancer de l'ovaire de BioProspecting

BioProspecting NB Inc. (BPNBI) a publié aujourd'hui des données préliminaires indiquant que l'un de ses médicaments réduit la croissance des tumeurs dans les cancers de l'ovaire aussi efficacement que les chimiothérapies actuelles, tout en n'ayant aucun effet toxique visible. Ces résultats signifient que le nouveau candidat médicament du programme de gestion du cancer ciblé de BPNBI va pouvoir passer à l'étape de développement suivante.

Ce nouveau médicament a été mis au point à la suite de recherches portant sur l'un de ses composants de la salive de musaraigne lancées il y a pratiquement dix ans. Des résultats positifs ayant été obtenus lors de la mise en culture de cellules cancéreuses humaines (ovaire et sein) effectuée en collaboration avec l'Institut atlantique de recherche sur le cancer de Moncton, au Nouveau-Brunswick, la société biopharmaceutique de Sackville a décidé de réaliser une étude pilote en transplantant un cancer de l'ovaire humain sur des souris. Au cours de cette étude, qui a été confiée à la BC Cancer Agency, la tête de série de BPNBI, à la dose utilisée, a permis de réduire considérablement la croissance des tumeurs par rapport à ce qui a été constaté chez les animaux non traités. Ce résultat s'est avéré comparable à ceux enregistrés dans le cadre d'une chimiothérapie normale (CAT : carboplatine et taxane) de traitement du cancer de l'ovaire. Il n'a de plus été constaté aucune toxicité observable après administration de ce nouveau traitement, alors que des problèmes typiques sont apparus chez les animaux traités par chimiothérapie. À l'inverse des traitements chimiothérapiques normaux, la technologie de BPNBI se base sur une approche non cytotoxique ciblant la physiologie de la tumeur, qui permet souvent d'éviter les effets secondaires indésirables. Les cellules visées par ce traitement sont présentes à des niveaux très faibles, voire presque nuls, dans les cellules en bonne santé. Même à très forte dose, administrée chaque jour pendant deux semaines, aucune toxicité n'a été observée. Un résultat inattendu : la bioaccumulation du médicament dans les ganglions lymphatiques dans lesquels les cancers se répandent souvent (métastases). Des études à ce sujet et d'autres recherches sont en cours de réalisation.

« Ces résultats très prometteurs indiquent que le principal candidat médicament de notre société possède le potentiel de devenir un nouveau médicament de lutte contre le cancer. Ils nous encouragent à investir pour mener à bien les recherches requises sur des modèles animaux avant de demander les autorisations qui permettront de lancer les études chez l'humain », a déclaré le Dr Kenneth Keirstead, PDG de BPNBI.

Cancer de l’ovaire

Le cancer de l'ovaire était le sixième cancer le plus fréquemment diagnostiqué et la cinquième cause de décès par cancer chez les Canadiennes en 1998. En 2004, 2 300 nouveaux cas de ce cancer, soit une incidence de 12 pour 100 000, seront diagnostiqués chez les femmes au Canada (Statistiques canadiennes sur le cancer, Institut national du cancer du Canada, 2004). Dans le même temps, aux États-Unis, on estime qu'en 2005, 22 000 femmes seront atteintes d'un cancer de l'ovaire et que plus de 16 000 d'entre elles décéderont de cette maladie. Le taux d'incidence de ce cancer baisse lentement depuis le début des années 1990. Le cancer de l'ovaire reste le plus meurtrier de tous les cancers gynécologiques, en partie en raison d'un manque de symptômes clairs et reconnaissables à un stade précoce et de l'absence de tests de dépistage spécifiques. Il est donc souvent diagnostiqué un stade avancé, au moment où la maladie s'est propagée hors de l'ovaire. On estime qu'environ 2,2 milliards de dollars sont dépensés aux États-Unis chaque année pour traiter cette maladie (Institut national du cancer).

Technologie liée à la soricidine

La soricidine est un peptide exclusif isolé à partir de la glande salivaire submandibulaire de la grande musaraigne (Blarina brevicauda) qui met en évidence une activité à la fois paralysante et antitumorale par le biais d’une modulation du canal ionique sélectif. La bifonctionnalité inhérente est un phénomène rare dans les peptides de petite taille et n’a pas été relevée dans les ouvrages scientifiques. Les activités de BPNBI ont conduit à la séparation des domaines paralysants et antitumoraux de la soricidine comportant un peptide parent. La soricidine, son corrélat synthétique (la soricidine synthétique) et un peptide dérivé du N-terminal, sont tous assortis de propriétés paralysantes. Les propriétés paralysantes non opioïdes du peptide suggèrent une éventuelle application pour un traitement antalgique n’entraînant pas de dépendance (douleur neuropathique chronique et aiguë), mais le programme d’optimisation de têtes de série de BPNBI met la priorité sur la capacité de gestion du cancer. En résumé, les peptides dérivés synthétisés à partir du C-terminal de la soricidine ne sont pas des agents paralysants ni des agents cytotoxiques, car ils fonctionnent par le biais d’un mécanisme physiologique ciblé, leur permettant de minimiser les profils d’effets secondaires types observés dans les chimiothérapies standards. En résumé, les peptides ont des effets prononcés sur les cellules cancéreuses, grâce à l’inhibition d’une nouvelle cible cancéreuse de canal calcique, TRPV6 (potentiel récepteur transitoire, vanilloïde 6). On considère que les cancers du sein, de l’ovaire et de la prostate, par exemple, prolifèrent grâce à la surexpression de TRPV6, ce qui déclenche une voie de survie. Pour résumer, les propriétés biologiques bifonctionnelles uniques de la technologie liée à la soricidine constituent une occasion unique en matière de mise au point de médicaments.

BioProspecting NB, Inc.

BioProspecting NB, Inc. (« BPNBI ») est une entreprise privée de développement de médicaments au premier stade, créée en 2005 par le professeur Jack Stewart et Paul Gunn à la suite de la découverte et du développement d'un peptide exclusif, la soricidine. La soricidine est au cœur du programme de gestion ciblée du cancer de BPNBI, qui est axé sur le rôle potentiel du canal calcique non voltage-dépendant TRPV6, dont la surexpression est associée à la prolifération tumorale dans plusieurs cancers. Grâce à des stratégies novatrices et ciblées utilisées en collaboration avec d'importants établissements de recherche sur le cancer de classe internationale, les peptides dérivés exclusifs (peptides C) de BPNBI ont démontré leur capacité à réduire la viabilité des cellules, à induire l'apoptose (in vitro) et à réduire le volume tumoral (in vivo) sans preuve de toxicité. La stratégie initiale consiste à qualifier un cancer de l’ovaire cible pour une désignation de médicament orphelin, tout en réalisant des activités de développement commercial dans le cadre d’indications connexes et non oncologiques pour la technologie liée à la soricidine.

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