Un nouveau traitement du cancer 2010 ?

Depuis longtemps, les chercheurs de l'Institut danois de Lutte contre le Cancer savent que les cellules cancéreuses produisent une protéine leur permettant de survivre. Cette protéine est nommée Heat Shock Protein 70 et permet en temps normal la réparation des protéines abimées en cas de stress cellulaire (chaleur, sécheresse etc.). Or, les chercheurs de l'Institut de Lutte contre le Cancer ont trouvé un moyen d'empêcher la protéine de fonctionner dans les cellules cancéreuses. Cette découverte est d'une grande importance dans la lutte contre le cancer, mais aussi dans la lutte contre la maladie de Niemann-Pick, qui n'a aujourd'hui aucun traitement curatif. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le journal scientifique Nature.

La mort cellulaire est un élément naturel de l'équilibre corporel. Cette mort, appelée apoptose, est initiée lorsque la cellule est inutile ou abimée, et est effectuée par une cellule voisine qui ingère la cellule mourante, ou par le système immunitaire. Par cette voie, le corps se déleste de cellules inutiles ou trop vieilles pour assurer leur fonction. Les cellules cancéreuses sont également des cellules inutiles, mais elles ne subissent pas d'apoptose. Le professeur Marja Jäättelä de l'Institut de Lutte contre le Cancer et son équipe de chercheurs ont cherché avec succès à identifier ce qui permettait aux cellules cancéreuses de survivre, et comment rétablir le mécanisme d'apoptose afin de traiter un cancer de la manière la plus efficace possible.


Les chercheurs savent depuis longtemps que la survie des cellules cancéreuses est liée à la production d'une protéine, HSP 70, toujours présente chez les cellules cancéreuses alors qu'elle n'est présente en temps normal qu'en cas de stress cellulaire.


"Nous avons beaucoup de connaissances sur la protéine HSP70. Elle permet entre autres aux cellules cancéreuses de survivre. Or, nous avons identifié au niveau moléculaire le mécanisme par lequel cette protéine donne cette chance de survie. Avec cela, nous avons la possibilité d'empêcher l'action de cette protéine, et ainsi de rétablir la mort naturelle des cellules cancéreuses. Il s'agit d'une étape importante dans la compréhension des traitements envisageables et efficaces chez l'homme" explique Thomas Kirkegaard Jensen, de l'Institut de Lutte contre le Cancer.



Cette découverte engendre deux possibilités importantes. D'une part, elle permet d'envisager un mécanisme ciblé pour détruire les cellules cancéreuses. D'autre part, étant donné que la maladie de Niemann-Pick est liée à un désordre métabolique du même genre, elle permet d'envisager le développement d'une thérapie, la première de ce genre. Des tests en laboratoire sur des souris devraient permettre de comprendre le fonctionnement d'un tel traitement au niveau animal. La directrice du laboratoire d'apoptose, Marja Jäättelä pense que "la découverte du mécanisme moléculaire nous rapproche beaucoup des cliniques, et donc des patients. Ces nouvelles connaissances auront un impact fort sur le traitement des cancers, étant donné que 70% des cancers sont liés à la protéine HSP70."

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